La femme qui boit

La femme qui boit
qui boit son rouge à ses lèvres
elle lève son verre, lève son verre à soi…
et à celui qu’elle déçoit

La femme qui boit
en marchant elle boite, en musique
elle claudique et elle claque et elle blesse à ravir
elle renonce à séduire

Mais est-ce victoire ou défaite
quand, défaite, elle se tient
debout ?

La femme qui boit et a bu abuse
abuse et balbutie tout bas
et raye, et raye ses bas de bal

Et voix éraillée
et la femme a bu
et la femme aboit et la femme à boire
la la la la triste à voir

Mais est-ce défaite
quand, défaite, elle se tient
à bout ?

La femme qui boit et outrancière abuse
du rouge à ses yeux et rougeoient ses yeux
yeux verts de gris qui dégrisent

Celui pourtant qu’elle grise
quand, défaite, elle se tient
debout